Nelio chien et chat : pourquoi et comment l’utiliser ?

Votre vétérinaire vous a prescrit du Nelio pour votre chien ou pour votre chat, et vous souhaitez savoir tout ce que ce traitement peut apporter à votre compagnon.

Quel est le rôle de ce médicament ?
Pourquoi est-il prescrit ?
Quel est son rôle dans l’insuffisance rénale chronique du chat ?

Vous trouverez dans cet article toutes les informations concernant l’utilisation du Nelio pour chien ou pour chat.

Qu’est-ce le Nelio pour chien et chat, et pourquoi est-il prescrit ?

Chez les chiens, le Nelio est indiqué pour traiter l’insuffisance cardiaque congestive.

Chez les chats, le Nelio est prescrit pour réduire le taux de protéines en cas d'insuffisance rénale chronique.

Ce médicament est disponible uniquement sur ordonnance.

Sa substance active est le chlorhydrate de bénazépril, connue pour réduire la pression sanguine. Le bénazépril permet ainsi réduire la perte urinaire en protéines et ralentir la progression de l’insuffisance rénale chez le chat. Cet effet est dû à la réduction de l'hypertension glomérulaire, et aux effets bénéfiques sur la membrane basale glomérulaire.

Comment utiliser le Nelio prescrit à votre chien ou à votre chat ?

Le médicament existe en 3 conditionnements :

• Chats entre 2,5 et 5 kg : NELIO® 5mg Comprimés pour chat.
• Chiens et chats de plus de 2,5 kg : NELIO® 5mg Comprimés pour chien ou chat.
• Chiens de plus de 20 kg : NELIO® 20mg Comprimés pour chien.

La dose minimale quotidienne est de 0.5 mg de chlorhydrate de bénazépril par kg de poids corporel.

Par ailleurs, si c’est vous qui donnez le médicament à votre chien ou à votre chat, veillez à prendre des précautions suivantes :

• Si vous avez une hypersensibilité au bénazepril ou un autre principe actif de la même famille, vous devez éviter tout contact avec le médicament.
• Les femmes enceintes doivent absolument éviter toute ingestion orale accidentelle, car les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine peuvent affecter le développement de l’enfant au cours de la grossesse.
• Lavez-vous bien les mains après l’utilisation du médicament.
• Tenez le médicament hors de la portée des enfants.
• Si vous ne donnez qu’une fraction de comprimé à votre animal, sachez qu’il ne se conserve pas au-delà de 72 heures.

Par ailleurs, chez les chats atteints d’une insuffisance chronique, il est recommandé de vérifier la numération d’érythrocytes durant le traitement.

Quels sont les effets secondaires ou les contre-indications du Nelio pour chien ou pour chat ?

Le RCP du médicament¹ indique que le Nelio ne doit pas être utilisé pendant la gestation ou la lactation de votre chienne, car la sécurité du produit n’a pas été établie chez les chiens ou chats reproducteurs, en gestation ou en lactation. Sachez que le Nelio réduit les poids des ovaires/oviducte chez les chats quand il est administré à une dose de 10 mg/kg/jour pendant 52 semaines. Il y a également des risques de malformations de foetus.

Par ailleurs, Nelio est contre-indiqué :

• En cas d’hypersensibilité à la substance active ou à l’un des excipients.
• En cas d’hypotension, d’hypovolémie, d’hyponatrémie ou d’insuffisance rénale aigüe.
• En cas d’insuffisance du débit cardiaque due à une sténose aortique ou pulmonaire.

Enfin, Nelio peut provoquer des effets indésirables comme :

• Des diarrhées intermittentes peu sévères
• Une augmentation de concentrations plasmatiques de créatinine lors du démarrage du traitement. Toutefois, cet effet est lié à l’activité thérapeutique du produit qui réduit la pression sanguine. Aussi, en l’absence d’autres signes, il n’est pas nécessaire d’arrêter le traitement.
• Des vomissements
• Une anorexie
• Une déshydratation
• Une léthargie

Si vous constatez un ou plusieurs de ces effets indésirables, consultez votre vétérinaire.

Comment prévenir l’insuffisance rénale chez votre compagnon ?

Si vous lisez cet article, vous connaissez déjà sans doute la problématique de l’insuffisance rénale chronique (IRC), et peut-être que votre animal a déjà été diagnostiqué avec cette maladie.

L’insuffisance rénale chronique est souvent présentée comme une fatalité chez nos animaux domestiques.
50% des chats sont atteints d’insuffisance rénale dès l’âge de 7 ans et ce chiffre grimpe à 90% pour les chats de plus de 15 ans…²`

Est-ce normal qu’ils souffrent de cette maladie de plus en plus jeunes ?
Malheureusement, peu posent la question des causes de cette maladie, et encore moins celle de ses liens avec l’alimentation animale.
La grosse difficulté avec les insuffisances rénales chroniques, c’est leur détection tardive. Lorsque ce diagnostic est posé, il est souvent recommandé de changer l’alimentation de l’animal pour réduire le taux de protéines et ainsi soulager ses reins. Il est parfois conseillé de vous tourner vers les croquettes spéciales “insuffisance rénale”.

Est-ce que donner une alimentation moins riche en protéines est une bonne solution ?

En réalité, un chien ou un chat atteint d’une IRC n’a pas besoin de moins de protéines. En tant que carnivore, il a toujours besoin de consommer des protéines, mais de bonne qualité. Ce que confirme Dr Vétérinaire Jutta Ziegler : « Des études américaines ont clairement montré depuis longtemps qu’un apport réduit en protéines ne permet pas de remédier aux maladies rénales. Bien au contraire : le plus important, qu’il s’agisse de chats en bonne santé ou de chats malades des reins, est de leur donner des protéines de qualité […] »³

Il ne s’agit donc pas de baisser le taux de protéines dans l’alimentation, mais de se focaliser sur leur qualité. Le problème : les protéines animales utilisées pour la fabrication des croquettes coûtent cher aux fabricants de PetFood. Certaines marques ne sont pas toujours transparentes sur la composition, la provenance et la qualité des protéines qu’elles utilisent pour la fabrication des croquettes.

Hélas, si ces protéines sont de mauvaise qualité ou de provenance douteuse, elles peuvent conduire à de sérieux problèmes de santé.

Si votre compagnon souffre d’une IRC, il est important de regarder de près la composition des croquettes que vous lui donnez. Soyez particulièrement vigilant concernant :

• Certains types de sous-produits animaux⁴⁵, comme les têtes, les carcasses, les cuirs, les cous, les pattes, les becs, les plumes… Soyons clairs : ce sont des déchets de notre industrie agroalimentaire humaine.
• Les viandes avariées recyclées à la Javel⁶. Saviez-vous que dans les pays d’Amérique du Nord, la législation permet d’utiliser dans la nourriture animale des viandes avariées, recyclées, puis nettoyées à la Javel ? Il va de soi que ces ingrédients médiocres ont un impact néfaste sur la santé de nos animaux…
• Les viandes dites “fraîches”. N’oublions pas que les croquettes sont fabriquées à partir d'ingrédients déshydratés. Ainsi, la viande dite fraîche perd substantiellement sa teneur en protéines lorsqu’elle est déshydratée. Et en réalité, dans les pays d’Amérique du Nord notamment, il s’agit bien souvent d’un mélange de farines animales (dont l’origine n’est pas toujours connue), de minéraux, de graisses et de beaucoup d’eau.

Comment choisir une alimentation adaptée si votre compagnon est atteint de l’insuffisance rénale chronique (IRC) ?

Quelle est l’alimentation la plus adaptée si votre compagnon souffre d’une IRC ? De quoi a-t- il réellement besoin ?

Une alimentation adaptée aux Besoins Biologiques et Naturels de nos carnivores domestiques est celle qui…

1. Ne contient aucun légume, tubercule, légumineuse ou fruit : puisque les chiens et les chats sont des carnivores par nature, ils ne peuvent tout simplement pas bien digérer ces ingrédients. En attestant leurs intestins : ils sont trois fois plus courts que ceux de l’homme, lisses et sans haustration⁷. Lorsqu’ils ingèrent ces ingrédients inadaptés, nos compagnons à quatre pattes souffrent d'irritations intestinales chroniques qui conduisent à des diarrhées, des vomissements de bile, des pancréatites aiguës, des troubles hépatiques ou encore des dermatites.
2. Contient des protéines et des graisses de qualité. Vous savez désormais que la qualité de protéines est primordiale pour la santé rénale de votre animal. Vérifiez donc que les croquettes que vous donnez à votre chien ou à votre chat contiennent bien des protéines issues de viandes provenant d’abattoirs agréés à la consommation humaine. Faites attention à leur provenance : pour être sûr de faire le bon choix, privilégiez des aliments à base de protéines provenant de pays aux législations fermes, comme la France.
3. Comprend 33 % de glucides maximum (soit ⅓ de la composition totale de l’aliment). Vous avez sans doute déjà entendu que les glucides sont souvent tenus pour responsables des problèmes de santé de nos chiens et de nos chats. Pourtant, ce n’est pas le glucide en lui-même qu’il faut incriminer (puisqu’il est digestible chez le chat et le chien à hauteur de 99 %⁸⁹), mais bien son taux dans les croquettes. Sachez que c’est au-delà de 33 % que les glucides perdent leur effet neutre sur la santé et peuvent conduire à l’obésité, au diabète, ou encore à des infections urinaires chroniques¹⁰.
4. Est cuite à basse température. Vous ne le savez peut-être pas, mais certains ingrédients, comme les protéines, lorsqu’ils sont cuits à haute température, libèrent des acrylamides¹¹ (cancérigènes), ainsi que des Advanced Glycated End products¹² qui sont toxiques pour les reins de nos animaux de compagnie. Privilégiez donc une alimentation cuite à basse température.
5. Est testée en laboratoire contre les mycotoxines, les métaux lourds et les OGM. On parle souvent de la nocivité de ces éléments pour la santé humaine, mais sachez qu’ils le sont tout autant pour nos animaux de compagnie ! Rien que pour les métaux lourds par exemple, deux études récentes¹³¹⁴ mettent en évidence une forte concentration en Arsenic dans 24 % des aliments pour animaux, soit un taux qui dépasse la limite légale posée par l’Union européenne. Assurez-vous donc que les croquettes ou pâtées que vous donnez à votre animal ont été testées contre la présence de ces éléments, par un laboratoire indépendant.

5 critères pour choisir la croquette idéale !

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Avez-vous des questions sur la santé ou sur l’alimentation de votre compagnon ? N’hésitez plus : contactez-nous via les commentaires ci-dessous, ou par email directement. Nous nous faisons toujours une joie de vous partager notre expérience en matière de santé animale !

Références

1. [↑] RCP officiel du Nelio : https://sante.public.lu/rcp/797.pdf
2. [↑] Christina L Marino, B Duncan X Lascelles, Shelly L Vaden et Margaret E Gruen, « Prevalence and classification of chronic kidney disease in cats randomly selected from four age groups and in cats recruited for degenerative joint disease studies », Journal of Feline Medicine and Surgery, vol. 16, no 6,‎ 11 novembre 2013, p. 465–472 (ISSN 1098-612X et 1532-2750, 10.1177/1098612×13511446, lire en ligne
3. [↑] [↑] Dr Vétérinaire Jutta Ziegler – Toxic Croquettes – Édition Broché – 22 mai 2014, chapitre 1
4. [↑] [RÈGLEMENT (CE) No 1069/2009 DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL – du 21 octobre 2009 – établissant des règles sanitaires applicables aux sous-produits animaux et produits dérivés non destinés à la consommation humaine et abrogeant le règlement (CE) no 1774/2002 (règlement relatif aux sous-produits animaux) : https://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2009:300:0001:0033:FR:PDF
5. [↑] SIFCO (Syndicat des Industries Françaises des Coproduits Animaux) – Valorisation des sous-produits ou co-produits animaux : https://www.sifco.fr/valorisation#coproduits
6. [↑] Viandes avariées recyclées aux Etats Unis et en Europe : https://www.amisdelaterre.org/communique-presse/tafta-ttip-la-viande-a-la-javel-s-approche-de-nos-assiettes/
7. [↑] Mammalogy – Adaptation, Diversity, Ecology, de A.George Feldhamer Lee C. Drickamer Stephen H. Vessey Joseph F. Merritt Carey Krajewski – edition Johns Hopkins University Press (4ème édition) – 27 mars 2015
8. [↑] Carciofi, A. C., Takakura, F. S., De‐Oliveira, L. D., Teshima, E., Jeremias, J. T., Brunetto, M. A., & Prada, F. (2008). Effects of six carbohydrate sources on dog diet digestibility and post‐prandial glucose and insulin response. Journal of Animal Physiology and Animal Nutrition, 92(3), 326-336. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18477314
9. [↑] De-Oliveira, L. D., Carciofi, A. C., Oliveira, M. C. C., Vasconcellos, R. S., Bazolli, R. S., Pereira, G. T., & Prada, F. (2008). Effects of six carbohydrate sources on diet digestibility and postprandial glucose and insulin responses in cats. Journal of Animal Science, 86(9), 2237-2246. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18469063
10. [↑] Cryst C, Hammar SP. Acute granulomatous interstitial nephritis due to co-trimoxazole. Am J Nephrol 1988 ; 8 : 483-8. : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/3265285/
11. [↑] FRC (Fédéraction Romande des Consommateurs) – Croquettes pour chat : la gamelle qui rend malade : https://www.frc.ch/croquettes-pour-chat-la-gamelle-qui-rend-malade/
12. [↑] Bohlender JM (Klinik für Innere Medizin III, Universitätsklinik Jena, Erlanger Allee 101, Jena, Germany), Franke S, Stein G, Wolf G : Advanced glycation end products and the kidney – Am J Physiol Renal Physiol. 2005 Oct;289(4):F645-59 : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16159899
13. [↑] Squadrone S , Brizio P , Simone G , Benedetto A , Monaco G , Abete MC – “Presence of arsenic in pet food : a real hazard ?” (Présence d’arsenic dans les aliments pour animaux de compagnie : un danger réel ?) – Vet Ital. 29 décembre 2017; 53 (4) : 303-307. doi : 10.12834 / VetIt.530.2538.2. : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29307124 (Version entière au format PDF : http://www.izs.it/vet_italiana/2017/53_4/VetIt_530_2538_2.pdf
14. [↑] M. Davies , R. Alborough , L. Jones , C. Davis , C. Williams , et DS Gardner, (2017) : Mineral analysis of complete dog and cat foods in the UK and compliance with European guidelines “Analyse minérale d’aliments complets pour chiens et chats au Royaume-Uni et conformité aux directives européennes.” : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5719410/#CR5